Sunday 13 March 2016

Louer le Christ et Dieu le Père: comment Philippiens 2:11 remet droit dans des endroits bizarres

Les chrétiens charismatiques et évangéliques sont souvent très passionnés de louer Jésus: et c'est super ! C'est précisément ce que la Bible enseigne de manière explicite. Dans cet article, cependant, nous allons voir comment les évangéliques et les unitarians peuvent se louper tous les deux, en ce qui concerne un des nuances les plus importantes de l'église primitive (et pour une fois je ne distingue pas l'église du premier siècle et celle du quatrième, malgré les énormes développements pendant cette période).



A droite de cet article il y a un ensemble de mots clés en anglais: is vous cliquez sur le mot clé "worship", vous vous rendrez compte que c'est un sujet qui pour moi a un réel intérêt, en partie puisque j'ai participé à la direction des temps de louange pendant une dizaine d'années. Ces articles (qui un jour devront être intégrés dans un site à part qui militera contre les expressions modernes du modalisme) croisent les paroles, les vidéos et des analyses théologiques sur quelques chants de louange les plus récents. Ca va de inoffensif au choquant, dont le pire a été acclamé comme le "grand-père" de la louange trinitaire moderne (le chant par Chris Tomlin s'intitulé en français O Dieu Tu Es Grand, voir ici). Le problème c'est que pour certains de ce chants, l'idée de louer Christ à la gloire de son père est absent, comme si on ne voulait adopter qu'une partie du poème christologique de Philippiens 2.

Comment réagissent ceux qui ne se décrivent pas comme "Trinitaires", lorsqu'on évoque l'idée que la louange est destinée uniquement à Dieu? D'abord, il est dit que le mot proskuneo en greque a un sens plus large qu'en français, et que c'est appliqué et attendu en présence de la royauté humaine, comme devant un dieu. Un passage de l'ancien testament souvent rappelé, là où Yahweh et le roi David reçoivent la louange du peuple (1 Chronicles 29:20  Et David dit à toute la congregation: Benissez l'Eternel, votre Dieu. Et toute la congregation benit l'Eternel, le Dieu de leurs peres; et ils s'inclinerent, et se prosternerent devant l'Eternel et devant le roi.)

Puisque les mots en hébreu et en greque veulent dire d'origine "se prosterner", les versions en français sont généralement prudentes à préserver cette signification.

Deuxièmement, il est rappelé que dans le livre de l'Apocalypse en particulier, la louange pour Jésus le fils de Dieu est spirituelle, religieuse voire "divine", mais que même dans ce contexte-là, Dieu et Jésus sont toujours clairement distingués (peut-être d'une manière similaire à ce qu'on retrouve en ephésiens 1, là où Jésus, exalté et assis sur son trône avec autorité sur toute la création, Jésus est aussi distingué du père et dieu de Jésus. Deux fois en plus.) Mais est-ce que cette louange de Christ est du même ordre que celle décrite dans l'ancienne testament pour le roi David, à côté de Yahweh?

Non.

Paradoxalement, comme certains auteurs de chants évangéliques aujourd'hui, les non-Trinitaires ne méditent pas assez non plus la fin du poème christologique au deuxième chapitre de l'epitre aux Philippiens.


A   L A   G L O I R E   D E   D I E U   L E   P E R E

La médiation (je veux dire l'équivalent de Agency en anglais) est un phénomène bien documenté en ce qui concerne la période du deuxième temple du peuple juif, et cette notion continue dans le nouveau testament aussi. Des fois en désirant tellement à souligner les distinctions nombreuses entre Jésus et Dieu dans le nouveau Testament, les non-Trinitaires peuvent perdre de vue que la médiation agit dans les deux sens. Non seulement Jésus est le médiateur du salut Dieu envers l'homme (voir 1 Tim 2:5), mais selon Philippiens 2:11, Jésus est aussi le médiateur dans le sens retour d'une louange destinée finalement au père. Je voudrais souligner que je ne pense pas que le modèle de Philippiens est totalement représentatif ou normatif, et cela en partie puisque le modèle du Chronicleur est renouvellé dans l'apocalypse.

Qu'est-ce que c'est drôle que les deux filtres interprétatifs pourraient trébucher un peu sur Philippiens 2:11, lorsqu'ils se disputent tellement sur la signification du contenu du reste du poème.

Bonne louange trinitaire!

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